Vivre à Saint Crépin-Ibouvillers

Quelques souvenirs de Saint crépin raconté par Geneviève WILBERT née COMMECY

 

Mon grand-père était Jules BERTRAND, facteur-receveur de 1913 à 1931-32. Il faisait sa tournée en vélo, un premier circuit à travers la grande rue de chez la ferme GALMEL à RIBEAUVILLE chez GOSSIN et FOULON. Il faisait un crochet par la rue partant de chez LOCQUET la rue basse. Ensuite il prenait la seconde partie du courrier et partait sur la route de GOURNAY, avec un arrêt dès le départ chez Jules et Jane RAPHY plus tard café Adam et Reine JOISELLE. Ensuite direction IBOUVILLERS, longue rue jusqu' à la place de l' église, la ferme LIEVENS, puis par une route en silex direction ferme et château de MARIVAUX et le hameau d' HAILLANCOURT. Il était toujours accompagné de son chien, les premières années ce compagnon de route avait pour nom PAULUS, que je n' ai pas connu étant née seulement en 1925. Par contre, il eu ensuite RIP, un beau chien noir à poils ras avec une tâche blanche au poitrail. Animal très calme avec qui j' ai bien joué dans la cour de la poste. Ce chien dans certaines maisons attendait sagement assis sur son derrière son morceau de sucre. Passant devant la poste quelques fois, j' ai remarqué qu' elle n' avait pas changé, elle est toujours fièrement dressée, construite en belles meulières par un maçon du village Monsieur BRETON qui habitait route de GOURNAY. J' étais bien jeune mais mes souvenirs sont toujours présents. A la poste, le courrier arrivait de MéRU par l' autobus, dans les années 1930-1935, un autobus rectangulaire sans aucun arrondi pas très long, il faisait MéRU VALDAMPIERRE chaque jour matin et soir. Son Chauffeur s' appelait Monsieur HUPé. Plus tard, l' autobus ressembla davantage à un autocar, il était conduit par Monsieur GUYARD de VALDAMPIERRE qui fit le trajet jusqu' à sa mobilisation en août 1939. Les habitants de SAINT-CREPIN par le car allaient à MéRU faire des courses, mais Monsieur GUYARD faisait également le commissionnaire, surtout pour la pharmacie. Le village n' avait ni docteur ni pharmacien. Le dimanche soir, beaucoup de monde attendait le car, on disait plutôt l' autobus pour rejoindre la gare de MéRU. Les jeunes qui partis travailler à PARIS venaient voir leur famille du samedi soir au dimanche soir. Ce n'était pas la période des 35 heures ! ... Ce car avait deux arrêts: le premier au café RETY près de la mairie le second au puits, au tournant vers la poste face au Comptoir Français. Le car et la poste étaient à cette époque deux pôles importants pour le village.

En venant de la VILLENEUVE, la première maison à gauche était habitée par une dame agée. Son nom DINA. Que faisait-elle, si je l'ai su, je ne me souviens plus. Avec les copines, en se promenant nous bavardions toujours avec elle. Puis la maison de la famille BOILEAU, sans doute il y a-t-il encore de la descendance au village . Des noms me reviennent : Madeleine, Pierrette, Marie Thérèse. Leur père était berger à la ferme GALMEL, grande exploitation à l'angle de la route LORMAISON - LA VILLENEUVE. Et il y avait la mare avec le muret en briques tout autour. Nous n' avions pas le vertige et nous en faisions un jeu de la contourner. Une grande propriété était et est toujours en vis à vis de l'entrée de chez GALMEL. Le dimanche matin à l'heure de la messe, Monsieur et Madame en voiture à cheval, allaient de par le village jusqu'à l'église. Je vois encore devant mes yeux cet équipage, Monsieur GALMEL tenant les rènes, le fouet accroché à sa droite. Bizarre comme certaines images restent gravées dans l'esprit.

Puis c'était la ferme RICOUR, avec ma grand-mère, le matin nous allions chercher le lait . La rentrée des classes étant à cette époque le 1er Octobre. Des centaines d'hirondelles étaient sur les fils, rassemblées pour un départ proche, les fils étaient noirs. Aujoud'hui ces pauvres oiseaux sont bien moins nombreux. Et voilà le premier café,tabac épicerie, charcuterie du village ; la maison BIGUET. Monsieur et Madame BIGUET étaient l'oncle et la tante d'Yvonne BOUCHARD, toujours habitante de ST CRéPIN, une copine parmis d'autres .Dans ce café il y avait également une salle, on y faisait cinéma, des bals pour diverses occasions.

En face c' était l 'usine DOUDELLE . La région de MéRU, pays de la " tabletterie " capitale mondiale de la nacre ". Des centaines de wagons remplis de coquillages: troca, burgo etc... arrivaient après un long voyage, pour toutes les usines du THELLE. Des milliers de personnes hommes et femmes travallaient dans ces manufactures, grandes et petites, ce matériau venu des îles POLYNESIENNES, de la NOUVELLE CALEDONIE. Dans les années 1930, le sifflet de l'usine DOUDELLE cachait une foule d'ouvriers à midi et le soir. Et il y avait tous ceux qui travaillaient à domicile . Ils étaient perceurs, tous les boutons ont des trous pour le fil, les femmes encartaient . Les tours pour percer étaient comme les anciennes machines à coudre,à pédale. C'etait un travail peu remunéré, il fallait en manier des grosses ( 12 douzaines faisait une grosse ) pour gagner 4 sous. Monsieur DOUDELLE avait à l'époque une voiture de course, basse, bleue, sans limitation de vitesse, il roulait très vite.

Après cette usine, une petite maison habitée par Madame BRUXAUX, vieille dame très gentille . Avant la poste, une pâture, aujourd'hui parking je crois, nous disions la place. En face la rue du PUITS aujourd'hui, avec la maison LOCQUET en angle,Jacques,Jocelyne je me souviens de toutes ces personnes. A la suite d'autres maisons, celle des Laurent DELALHE, un mur de brique au jardin de Mr Mme PIOT .

Ernest PIAT, c'était son nom, il était maréchal-ferrand à la ferme DUBOIS. Sa femme était la soeur de Mathilde GALLET, maman de Denise GUEULE que beaucoup des habitants de SAINT CREPIN ont dû connaître. Le puits, où tous ceux de la rue venait tirer de l'eau . Pas d'eau courante, le village a été alimenté assez tardivement. A côté de la poste, se trouve maintenant la boucherie PITRE -LECOQ . J'ai connu Madame PREVOTE avec son fils Léopold tenant cette épicerie. On y trouvait du sucre, du vinaigre, de la moutarde, enfin tous les produits alimentaires au détail. Dans des casiers, des sacs de jut on nous servait avec une petite pelle ou une cuillère en bois, 1/2 livre ou 1 livre de café, de sucre, 1/2 litre d'huile etc ... . Pour ceux ne l'ayant pas vu, cela doit sembler étrange . Puis vint Mme MOURET qui se modernisa tant soit peu. Je crois, si je ne me trompe que LACAILLE - LECOQ lui succédèrent . Après 1950, le comptoir Français avait lui aussi sa clientèle, on y trouvait un peu de tout . C'était en modèle réduit la superette de l'époque. Le nom des gérants ne me revient pas pourtant je le sais. En face le café JOISELLE. J' y ai connu Jeanne et Albert RAPHY, puis leur fille Reine se maria avec Adam JOISELLE café, épicerie, charcuterie, mercerie, pas besoin de se déplacer à MéRU pour une quantité de choses. Chaque dimanche soir on y tuait le cochon. Le lundi on y vendait, boudin, saucisses, les jours suivants la viande, le pâté, pas de jambon . Tout conservé durant quelque jours à la cave dans des gardes-manger. Pas de frigidaire et personne n'est mort ! C'était comme ça ...

Je ne sais pas si cela existait dans les villages alentour, mais SAINT CRéPIN avait une Société de Secours Mutuel . A cette époque pas de Sécurité Sociale. Je crois que seul, certains fonctionnaires avaient une couverture en cas de maladie. La société de Secours Mutuel prenait en charge une petite partie des frais. Bien sur, les membres payaient une cotisation .

Le matin du 1er Janvier, le village était réveillé au son de la musique: Clairon, saxo, tambour . Dans de nombreuses maisons, les musiciens rentraient pour souhaiter une bonne année. Petit verre à l'appui bien sûr. Le village est long alors !.........Les noms m'échappent, je me souviens de Fernand FEULLIE, il était le gendre du maire Jules RAPHY .

Ce n'était pas l'époque des voyages organisés, mais en 1931 St CRéPIN était à l'avant-garde. Avec l'autobus, beaucoup d'habitants firent le déplacement à l'Exposition Coloniale à PARIS. J'étais du voyage avec mes grands parents, je me souviens de la réplique du temple d'ANGKOR, que de marches à monter. L'AFRIQUE, l'ASIE, nos colonies de l'époque étaient représentéés. Mon grand-père avait acheté un petit flacon de parfum du TONKIN ou du SIAM, eutétant, très fort, poivré au possible .

Nous repartons vers RIBAUVILLE, à droite après le comptoir français, deux maisons Madame LEBRAS et sa fille Paulette. Puis les LE QUERREC, il était bourrelier, son fils, Eugène s'établit à Méru, rue de la République après son mariage, avec Lucienne VATIER. Ce couple est maintenant décédé .Oh !quelques années seulement... Venait ensuite, disons une maison bourgeoise, Mr et Mme CLAVEL. C'était une résidence secondaire. Des parisiens qui venaient en voiture, respirer l'air pur de ST Crépin.En face des maisons toutes simples. Nous y trouvons la boutique du marchant de poisson, fruits, légumes : DEBEAUMONT. Leur fille, Claire FONTANA, est je pense toujours au village, puis le menuisier, DUBOST. Pas de pompes funèbres à cette époque, il fabriquait les cercueils à la demande. Eh oui, tout doit se faire !.En face la ferme TOURARD, qui fut par la suite reprise par la famille DUBOIS (Père, Pierre, Robert), toujours des maisons au delà, dont j'ai connu les occupants. La famille COTTE, et d'autres. La mare, était là comme aujourd'hui.
La ferme BATELIER, continuant sur RIBAUVILLE, on trouvait le marchant de charbon, PRINGENT, remplacé par Mr DIEUTRE. Aussi l'habitation d'une grande dame se promenant très droite en traversant le village pour aller au cimetière. Le cimetière était un lieu très visité on s'y rendait par respect pour ceux disparus, mais ainsi on y rencontrait toujours quelqu'un. Je ne veux pas employer le terme distraction, mais. Le nom de cette dame Marcelle GRESSE, orthographe ?


Mr VALARD, notre cinéaste projecteur de films muets, genre CHARLOT. Au fil des ans parlants. Comme accompagnement, un tourne disques, nommé phono. La projection se faisait dans la salle du café JOISELLE RAPHY.
En face habitait une grande famille DE SAINRIQUIER, non ne croyez pas, ce n'était pas des nobles. Ils travaillaient dans une ferme comme (charretier ou perçaient des boutons. Puis au coin de la rue allant à CORBEIL CERF l'ancienne maison de mes grands-parents COMMECY. Par la suite, je ne dois pas me tromper y habitait Bébert HOUGUENAGUE. Encore quelques maisons dont les noms m'échappent, GOSSIN un grand bonhomme un peu (trappeur) Remontant la côte, vers la route de LORMAISON, on y voyait la maison à FOULON, beaucoup d'enfants dans cette famille. Pour aller à l'école c'était bien loin. Le père avait peut-être eu un accident, mais il avait beaucoup de difficultés pour marcher. Combien ce quartier a changé aujourd'hui!!
Revenons au café épicerie du début de la rue de GOURNAY de l'époque qui a eu une salle de bal dans les années 1920. Je n'ai pas connu, bien entendu, mais mes parents, le dimanche y dansaient. Cette salle s'est écroulée un lundi, heureux car la veille tous y valsaient.
Et à la suite, le maréchal ferrant LIEBE, que de chevaux, j'ai vu ferrer. Dans la forge le feu ronflait, une chaine pour actionner le soufflet, les braises rouges ou les fers se dilataient, pour après être frapper sur l'enclume. Que de souvenirs ! Dire que les gosses de maintenant ne sentiront plus cette odeur de corne brulée
Mais certains travaillerons peut-être dans un centre hippique ou au cadre Noir à Saumur, qui sait aux forges de la Garde Républicaine.
Sur la gauche habitait et habite toujours la famille PIOCELLE FRUITIER. Mauricette tu es toujours là ! Alfred, Pauline tes grands-parents, Marthe, Maurice tes parents .Quand en pensée je me promène dans ST CRéPIN je revois tous ceux si bien connus.
Aussi la boulangerie, toujours boulangerie en 2005. DELANNOY notre célèbre boulanger, à la tête de 4 ou 5 garçons
Du travail pour tous avec les tournées sur MONTERLHANT, POUILLY, PONTAVESNE, etc. Notre boulanger qui en soirée allumait son four au bois bien sur, légèrement vêtu, un genre de pagne en toile qui lui battait les mollets. Madame DELANNOY œuvrait à servir les clients dans sa boutique, toujours bien coiffée, son chignon haut épinglé sur le dessus de sa tête. A la fête on y trouvait les flans, le rituel, chaque famille retenait à l'avance, il ne fallait pas manquer.
Dans cette rue d'autres maisons les familles DELHALLE. Fernande es-tu toujours chez toi ?je me souviens de ton mariage avec Victor. C'est loin tout cela. A côte j'y ai souvenance de Nini, elle avait travaillé à l'usine DOUDELLE. Et au coin de la rue basse le grand bineur il faisait les betteraves avec une binette d'où vient son surnom. La rue basse, famille CRONNIER, Flavie, son fils Paul. Si je ne me trompe il a fait son service militaire aux Pompiers de Paris. Il repartait par l'autobus (comme nous disions) le dimanche soir.
C'était une sortie d'aller voir ceux qui remontaient sur Méru pour prendre le train. Cela fera sourire les jeunes, mais en ce temps là pas de télé, pas de voiture, promenade à pied au bois de Marivaux. Aujourd'hui un des grands arbres centenaires est tombé lors de la tempête de décembre 2000. Nos noms y étaient marqués au canif .Fini tout ça. Le macadam, le béton matériau abstrait. Excusez-moi je m'échappe du village.


Continuons notre tour dans les rues du village. La rue basse, petite rue non goudronnée. Deux petites maisons habitées par la famille ANGRAND, parents et enfants. A la suite une pâture, bien sur aujourd'hui, de beaux pavillons y ont élus domicile. En face en bas de la rue la maison au fond de la cour du docteur CHANTEPIE. Puis des jardins, et une ligne d'habitations presque identiques. Il y avait une couturière, Madame CHAPERON. Une grand-porte peinte en blanc, c'était le logis des peintres Famille MAUBAN. Les parents de Raymond, lequel habitait en dernier lieu face à la rue basse, la maison de sa tante Madame MATRAS, elle était la sage femme, oui il avait cette femme au village. Combien d'enfants a- t'elle aider à venir au monde. Moi- même, attention je ne m'en souviens pas.
Après la demeure MAUBAN dans la rue basse, vivait la famille FALAISE. Leurs prénoms un peu oubliés, Marguerite, un frère qui adorait le soleil, un cas parmi d'autres, un surnom également pour lui (sch' moiniot) le moineau, pourquoi ?
Faisant le coin de la rue, il y avait une maison appartenant à MIDELET le mécanicien attenant. Elle fut louée longtemps à Madame GRISON vivant avec ses filles, Sylviane, je crois me souvenir et Christiane. Je crois qu'après ou peut-être encore maintenant y restait un Mr SABé. C'était aussi une grande famille de ST Crépin.
Par mes grands-parents paternels, je pense que nous étions petits petits cousins. Le garage MIDELET, combien d'années cette maison est restée, telle je la connaissais dans ma prime jeunesse Adrienne, mon amie de toujours partie vers ce monde inconnu il y a seulement un peu plus de 2 ans.
C'était le règne des vélos, tout le monde avait son vélo, je vois encore Adrienne, sur les jantes monter les rayons, toute une époque!!!! En face le maréchal qui travaillait dans sa forge en haut de la rue, mais qui habitait en bas. Puis la maison de mes grands- parents BERTRAND. A la retraite mon grand - père devait bien sur quitter la poste. J'y passais toute mes grandes vacances, aout septembre, celles de Pâques et de Noel. Cette maison appartenait au père de Paul COIN. Elle côtoyait celle de Madame FARROIS. Son mari déjà décédé avait été instituteur durant toute sa carrière.
La maison BRETON se dressait fièrement au milieu de ces habitations basses André BRETON était pilote, pas de métier, je crois mais c'était son violon d'Ingres.
On voyait ensuite des terrains en jardin, puis la maison BRUNET, au coin de la rue habitait une famille italienne, je ne me souviens plus du nom, mais le père était vacher à la ferme DUBOIS. Une fille un peu plus âgée que moi, le prénom Mariette. Sur la droite, les parents JOISELLE, et le café DONCHET, des enfants, un nom me revient Gilberte. A cet endroit, encore aujourd'hui, routes en Y. Une partait sur PONTAVESNE, l'autre vers des pâtures. Deux maisons, celle de Gaétanne COIN, son frère Gaétan mobilisé en 1939, puis prisonnier de guerre n'est jamais revenu. Je ne crois pas me tromper, en disant que personne, même les autorités n'ont su ce qu'il était devenu. Puis une autre maison, Mr COIN (le père de Paul COIN déjà cité) la mère de Mr COIN vivait également dans cette demeure elle était connue sous le surnom de (la mère Chicot) Pourquoi ? Fanchon noir sur la tête, caraco, longue jupe noir, visage anguleux, elle faisait peur aux enfants que nous étions. Elle avait également une fille Olympe mariée à Mr LIMOGES. Leur fille Denise, épousa Bébert HOUGUENAGUE (déjà cité).
A ce coin de rue s'élevait le corps de garde, toujours là aujourd'hui et mis en valeur par la rénovation. Pas de SD F à l'époque, l'été il passait quelquefois un CHEMINEAU, Un homme qui au fil de son trajet se louait pour un jour ou deux dans une ferme, nous pouvions le nommer aussi, un gars de batterie, une musette à l'épaule, un bâton pour canne. Le village ne rejetait pas ces hommes de passage, mais pour la nuit le garde-champêtre, les mettaient dans le corps de garde. La méfiance était de mise pour ces inconnus.
Une grande maison à étage, derrière le puits. La famille JUILLET, Melle JUILLET fit sa carrière comme enseignante à l'école libre à MERU, deux maisons ensuite dont une abritait la famille CULOT. Il n'y avait non seulement DOUDELLE comme boutonnier, Mr CHAUSSETIER travaillait aussi la nacre. C'était une bonne époque personne à l'ANPE !!!. En face, après le logis Adrienne BARBET, se dressaient les bâtiments de la ferme DUBOIS, grosse ferme. A côté de l'entrée, une mare dans la cour, nombreux attelages, beaucoup de charretiers, un maréchal Ernest FIOT, un vacher, ce n'était pas la culture de maintenant. Pas de tracteurs, pas de moissonneuses, pas de machines à traire, il fallait du monde pour faire tourner l'exploitation (Ce nom n'était pas employé à l'époque).
Après ces habitations appartenant à la maison DUBOIS, nous arrivions à l'école des filles, grande bâtisse, peu changée je pense aujourd'hui. En face, le terrain était mis en culture. Une longue lignée de maisons toujours là de nos jours, nous l'appelions la cité. Mes parents et moi-même très jeune, restions dans la première maison. Deux pièces au réez de chaussée, deux chambres au premier étage. Devant cette maison, un chemin herbeux, rejoignait le logis de la famille SOUPLI, pas mal de frères et sœurs, dans mes souvenirs, Violette.
Au fond, le pays était très long mais de grands espaces en pâture ou cultivé, s'élevait alors la Mairie laquelle abritait aussi l'école des garçons. Mr et Mme BETOURNE y habité plus tard la famille LIMOGES. A côté le café journal RETY. Un des fils était un fan de vélo, son nom Raymond si je ne fais pas erreur. Vis-à-vis d'autres maisons LES MENANT, Yvonne BOUCHARD, aujourd'hui reste dans ce groupe de maisons. Puis venaient quelques propriétés de parisiens, la famille RAISON. Il y avait le bourrelier Charles DESBORDES, sa femme Suzanne, leur fille Janine Beaucoup de travail pour un bourrelier, réparations de tous les colliers, les selles pour les chevaux, etc. Je suis persuadée qu'il se trouverait dans le village, quelqu'un capable d'évaluer en nombre, combien il y avait de chevaux travaillant, avant l'apparition des tracteurs. Aujourd'hui, il arrive, en lisant un journal, en l'occurrence LE COURRIER PICARD, des personnes sont prêtes à porter plainte contre un attelage dont cette brave bête se laisse aller au milieu de la rue. Ils ne peuvent savoir, qu'en ce temps là , vite les gens sortaient avec balai et pelle pour ramasser ce bon crottin, bon engrais naturel pour fleurs et légumes. Autres temps autres mœurs, (La bonne odeur des pots d'échappements !!!!HUM !! )
Dans cette fin de rue de GOURNAY, la propriété PREAUT, BACLé, avant la ferme LIéBENS. Les parents, Joseph et Frantz.
La maison de Marcel et Marie–Rose HUON. Ils faisaient les marchés, vendaient des vêtements de travail hommes et femmes .Marché de Méru, le dimanche et vendredi, peut-être Beauvais. Un frère HUON résidait à Paris, mais avait une maison sur la route de MONTHERLAND.
Il ne faut pas oublier, la place et l'église, avec son si joli clocher. De très loin on découvre cette fière flèche se détachant sur 1' horizon. La place, avec quelques maisons. D'autres résidences secondaires qui aujourd'hui n'ont plus le belle de jadis.


Sur la route de MONTHERLAND, la maison SABé, Eugène, André .....
Et revenant sur nos pas nous allions au cimetière, nous passions devant un genre de pensionnat, la maison COLON dans la cour des enfants. C'était quoi en réalité, je ne saurai le dire.
Ma promenade se termine, encore quelques faits qui me reviennent de cette époque qui était une belle époque, celle de mon enfance et de ma prime jeunesse.

 

Quelques événements au village et alentours (1930-1940)

Nous étions encore à la poste, cela je me souviens 1930-1931?. De SAINT CRéPIN on entendit une explosion, le dirigeable R1001 venait de s'écraser à ALLONNE près de BEAUVAIS. Aujourd'hui le mémorial est toujours dressé sur la route nationale, à gauche avant le rond-point en venant de WARLUIS. Le lendemain, mon grand-père très curieux et avec certainement d'autres, allèrent avec Marcel HUON, lequel avait une voiture camionnette, voir sur place. Mais pourquoi voir ? Les restes calcinés d'un géant aérien de cette période


Je ne sais, si le bal du 13 juillet, est encore de mise à St Crépin en 2005. Dans le passé, une estrade était montée, face à la poste. Garnie de branchages, les musiciens, s'y installaient et en avant la musique. Les gens dansaient sur la route, pas de voitures .Du balcon de la poste, la vue était imprenable. C'était en 1930 - 1931.


Les avis communaux étaient annoncés au son du tambour. Ran, Rantanplan, le garde-champêtre Mr David (le père David) prévenait la population, de la venue de l'étameur, de ne pas laisser divaguer les chiens, de l'ouverture de la chasse. Un tas de petites choses pas bien méchantes.


La fête était comme encore aujourd'hui, le troisième dimanche de septembre, (je pense que cela n'a pas changé). La dernière fête où j'ai pu faire un tour de manège, c'était en 1938. Les rumeurs de guerre, une pluie drue et froide, les forains étaient là, mais rien d'installé. HITLER, haranguait les foules et ce fut MUNICH. CHAMBERLAIN pour l'Angleterre, DALADIER pour la France, avaient cédé devant le dictateur. Tous, croyaient que la signature des accords de Munich mettaient fin à la peur.
Alors, vite les forains finirent d'installer les manèges et de bâcher la tente où le bal se faisait. Le parquet pas très glissant avec la pluie qui était tombée. Les musiciens s'installèrent sur le podium et les villageois dansèrent, valse, polka, tango et danse anglaise du dernier cri. Les musiciens : Raymond BOURSET, REUCHER, Fernand FEUILLIE, je crois Gaston VATTIER, j'oublie ou je me trompe peut-être sur un nom ?. Mes grands- parents, mes parents aimaient danser et moi-même faisais mes premiers essais. Premiers et derniers pour près de six ans "la guerre"

 

1939. Dimanche 3 septembre. Avec Adrienne MIDELET, Marie-Thérèse DEZ, son frère Jean, nous nous retrouvions chez les parents DEZ. Et là à la T S F (la radio) nous entendons : La France, l'Angleterre, nos pays alliés, déclarent la guerre à l'Allemagne. Consternation chez les anciens, mais pour nous jeunes, cela passait. Nous ne pouvions savoir ni deviner ce qui nous attendait, pour les prochaines années. Heureusement !!!!!


L'hiver 1939 1940. Il fut très froid, beaucoup de neige .J'étais en cette période à ST Crépin. Ma grand- mère était partie en courses au Comptoir Français. Soudain, par la fenêtre de la salle, je vis apparaître un uniforme militaire. Fièrement campé sur son cheval cet officier avançait au milieu de la rue. Il était suivi, à pied sur chaque trottoir, par un soldat noir, habits kaki, chéchia rouge. Un long défilé de ces troupes passa durant un long moment. Combien étaient-ils, je ne sais .Ce que je sais, c'est que j'avais peur, que l'un d'entre eux, ne pénètre dans la maison.
Lorsque j'ai vu un autre cheval et son cavalier fermant ce défilé, j'ai poussé un OUF. Ces soldats étaient en repos à VALDAMPIERRE.
C'était les mois de la drôle guerre. Une marche de plusieurs kilomètres, les fatiguaient et les occupaient. Car à VALDAMPIERRE, quoi faire de ces troupes venues d'Afrique, par un tel froid. Ces hommes enrôlés, du fait de notre colonisation. Ils ont du faire les frais en premier de l'invasion en Mai 1940 par l'armée allemande.

 

ST Crépin a depuis quelques années une belle gendarmerie. Mais de très longue date, la maréchaussée, résidait à VALDAMPIERRE. Les gendarmes, toujours par deux, visitaient leur secteur à cheval durant la mauvaise saison et en été en bicyclette .Ils voyaient l'un l'autre, en principe disons des notabilités, mais non le terme n'est pas exact, ceux qui côtoyaient le plus de monde, pour des renseignements. Je ne me souviens pas, qu'à ST Crépin, à l'époque il y eut de grandes « affaires ». Plutôt une histoire de braconnage par ci par là. Le monde était différent, peu de journalistes, pas ou peu de T S F, pas de télé. Tout ce modernisme, montre tellement les procédés pour mal faire. Alors, ou est le bien, ou est le mauvais du progrès..GRANDE QUESTION ??